Nous nous sommes éveillés ce matin avec une belle surprise. D'abord, le soleil brillait de son meilleur habit dans le ciel matinal, malgré le fait que c'est la pluie qui était prévue sur la scène de ce lundi. La deuxième surprise était de voir défiler les fjords de Norvège de l'autre côté de notre balcon.
Comme dans toutes les grandes familles, il y a des petits, des moyens et des grands et il en est de même pour les fjords. Ceux qui nous ont souhaité le bon matin était de nature plus petite. Mais, ce qu'ils manquaient en hauteur était largement compensé par ce qu'ils offraient en charme.
Le canal menant vers Oslo est étroit, un véritable étau pour notre massif navire qui devait retenir son souffle de peur de s'érafler les flancs sur les rives si proches. D'ailleurs, le capitaine nous avait avisé la veille qu'un navigateur norvégien devait monter à bord pour diriger les opérations pour se rendre à Oslo, un peu comme on le fait au Québec lorsqu'un gros navire se présente sur le St-Laurent.
Comme vous pouvez le voir dans la photo ci-dessous, on parle vraiment d'enfiler l'aiguille. Regardez les grosses roches qui nous attendaient à droite de la photo si on loupait la bouée.
Nous n'avons cependant rien à envier aux norvégiens. On retrouve d'aussi beaux fjords en remontant le Saguenay. D'ailleurs, par moment, on pouvait s'y méprendre. Avec les conifères et les petites colines, on aurait pu y voir Chicoutimi!
La différence sont ces petites maisons, toutes différentes, qui semblent avoir arraché une parcelle de forêt à la nature. Elles sont là, solitaires ou en groupe, ignorant la nécessité d'avoir un chemin menant vers la civilisation, comme si les maisons elles-mêmes étaient l'être vivant et qu'elles pouvaient se passer des humains.
Nous avons pris un déjeuner léger à 8h00 pour ensuite aller au gym. Les filles ont fait de l'élliptique et de la musculation. Nath et moi sommes inscrits à des sessions de "bootcamp", qui est très proche du Crossfit, le sport que nous pratiquons à la maison.
Après les douches, nous sommes prêts.
Que voit-on de notre balcon maintenant? Un château médiéval!
Ces surprises de balcon sont de loin un des grands plaisirs de faire une croisière.
Cependant, le soleil commence à nous fausser compagnie et la pluie si méchamment annoncée semble bien près de faire son apparaition.
On prend la chance, parapluies et impers dans le sac à dos, et on se lance à l'assaut de Oslo.
On commence par cette fortesse devant nous. Le chateau Akerhus date des années 1300, mais des parties ont été ajoutées pendant plusieurs siècles par la suite. Je ne peux dire que l'endroit est nécessairement beau. En fait, le meilleur qualificatif est "solonel". Oui, on sent l'histoire dans ses pierres et dans ses murs. Cependant, la vieille forteresse ne dégage pas nécessairement une personnalité en soit. Bien que c'est une visite "must" de Oslo, vous ne ressentirez peut-être pas un même coup de coeur que les châteaux de la Loire en France, où l'on peut presque entendre les chevaliers marcher dans les couloirs abandonnés.
D'un côté positif, Catherine s'est finalement fait un chum. Il est calme, introspectif et peu bavard. Cependant, ça n'a pas duré. Les relations longues distances sont trop compliquées et le garçon refusait catégoriquement de quitter Oslo.
Nous avons quitter la citadelle pour explorer un peu le centre-ville de cette petite municipalité de 550000 habitants. L'architecture est très sympathique et élaborée. Mon père et Elaine l'ont remarqué, Oslo a beaucoup plus de cachet que Copenhague. Les photos manquaient de lumière, mais on voit quand même la personnalité des édifices ressortir. Les fenêtres sont toujours soigneusement travaillées et plusieurs édifices arborent des couleurs vivantes et attrayantes.
Nous avons trouvé un charmant parc en avant de l'université de Oslo, où nous avons commandé un sandwich jambon-fromage d'un petit café. Les fontaines et les statues nous accompagnaient dans un moment zen.
C'est alors que le ciel nous a tombé sur la tête. Littérallement. Une pluie torrentielle s'est archarnée sur les pauvres vacanciers, qui couraient dans toutes les directions comme si cette pluie était brûlante. Seules les Osloéen (?) semblaient tout a fait habitués. Plusieurs joggeurs en avant de l'université ont continué comme si rien n'était. Plusieurs demoiselles bien vêtues avaient prévu le coup en portant des bottes en caoutchouc (oui, oui, des bottes de canard!).
Nous avons donc décidé de changer nos plans et nous nous sommes retournés vers le "hop-on / hop-off" (eh oui, encore) pour au moins faire le tour de la ville et surtout aller voir le musée viking.
Les vikings avaient comme tradition d'enterrer leur héros et leader sur un navire complet, avec nourriture, outils et équipement. Ils recouvraient ce navire d'un monticule de terre, créant ainsi une colline sur les plaines. Une de ces sépultures a été excavée et ils ont découvert des navires en parfait état datant du 9e siècle.
De voir ces navires de si près est impressionnant. Je parlais tout à l'heure que le château était froid. Pour ces navires, c'est tout le contraire. On ressent les fantômes des artisans dans chaque pièce de bois, dans chaque clou et dans chaque sculpture. On voit l'ingéniosité de ces guerriers et on ne peut qu'être impressionnés
Imaginez en regardant la pièce ci-dessous l'artisan qui a gravé ces minutieux détails. Savait-il que plus d'un millénaire plus tard, des humains provenant de terres inconnues à son époque, viendraient admirer son travail? Quel plus grand honneur que de voir son travail ainsi immortalisé. Quelle incroyable chance qu'a eu cet artisan sans nom que ce morceaux de bois a été enterré dans une terre favorable à la conservation.
Notre déception: avoir manqué le parc Vigeland et ses magifiques statues. Avec la pluie et la temperature incertaine, nous n'avons pas osé entreprendre une visite du parc. C'est bien malheureux, car cet endroit semblait mémorable.
Mon coup de coeur d'Oslo est le mélodieux carillon qui sonne à toute les heures et se fait entendre des kilomètres à la ronde. Cette mélodie provient de l'horloge de l'hôtel de ville. À chaque heure, au lieu d'un grossier "gong" pour chaque heure, elle chante, telle une boite à musique grand format. La petite mélodie fait sourire, fait rêver et offre un moment zen d'un seul coup. Portez attention si jamais vous visitez Oslo.
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