Nous sommes jour 7, notre première journée complète en mer. Je vous écris du sommet du 17e pont, sous le ciel parfaitement bleu et le soleil rayonnant, si essentiel pour faire fuir le frais de l'air nordique du 54e parallèle. Les jours en mer sont comme un dimanche du mois d'août, peu à faire à part se reposer. C'est aussi aujourd'hui que nous allons avoir notre premier "formal night", le soir où les dames sont en robe de soirée et les hommes en smoking. Je vous laisserez quelques photos demain.
Donc, profitons de ce moment de tranquilité pour vous parler de notre 6e journée, la visite en Allemagne et le fabuleux château de Schwerin.
L'arrêt en Allemagne se fait à Warnemunde, le port d'entrée de la ville de Berlin, qui se trouve 3 heures plus au sud. Cette ville ne nous intéressait pas vraiment, surtout avec le 6 heures de train (3h aller, 3h retour) qu'il fallait investir.
Nous avons plutôt opté pour visiter un château d'Allemagne. Ce pays cache quelques-uns des plus beaux palais et châteaux d'Europe. Celui de Schwerin était le siège du Duc de Meckleinburg, qui reignait sur la région jusqu'en 1918. Ce famille a eu un reigne incroyable de plus de 700 ans, probablement un record pour une dynastie monarchique d'Europe.
Nous avions un 90 minutes de bus à faire pour se rendre à la ville de Schwerin, capitale de la province. Nous nous sommes arrêtés un peu avant pour faire une grande entrée par le lac et le quai de la ville. Cette petite croisière de 40 minutes a permis au guide de nous expliquer l'histoire de la région et les grands monuments de la ville.
Cette arrivée est mémorable. Le château semble sortir directement d'un conte germanique, avec ses nombreuses tours et ses accents azures et dorés qui resplendissent sous le soleil parfait de cette journée. L'oeil (et la caméra) est incapable de prendre d'un seul regard l'imposante structure et on reste abasourdi à penser que pendant plusieurs siècles, ce palais était la propriété d'une seule personne.
Dans les photos ci-dessous, vous allez voir notre arrivée de plus loin, où on voit la ville de plus loin, avec la Cathédrale à droite et le château à gauche. Puis, les photos subséquentes montre le château de différents angles, lorsque notre petit bateau s'est rapproché pour tranquillement passer devant et nous laisser prendre des clichés et honnêtement être impressionnés à fond.
Nous sommes débarqués au quai, tout juste à côté du château pour prendre un train de ville, comme celui des galeries Rive-Nord pour les enfants, mais grandeur adulte. Ce petit "choo-choo", comme l'appelait notre guide nous a donné une visite rapide de Schwerin. Il s'agit d'une autre ville tout à fait mignonne, avec son architecture nordique, ses façades colorées et des rues piétonières bondées de commerces et de cafés.
Nous nous sommes ensuite rendus au château pour notre visite. Nous avons visités les jardins, pour ensuite nous rendre à l'intérieur pour visiter 22 des 600 pièces du château. Aujourd'hui, ce palais est la propriété de la ville et de la province. Il est principalement occupé par des bureaux gouvernementaux et plusieurs sections sont simplement fermées. Le coût de maintien du château doit être astronomique, mais c'est la fierté de la région. Ils ont d'ailleurs entrepris de faire reconnaître le château par l'UNESCO comme un "World heritage site", un long processsus qu'ils espèrent compléter d'ici cinq ans.
Dans les photos, vous allez voir les jardins et quelques clichés de l'extérieur. Puis, vous allez voir quelques photos de l'intérieur, dont la salle du throne. Remarquez l'incroyable détail dans les moulures et dans les fresques, l'opulence des matériaux et des tissus. En voyant ce joyau de l'histoire, je ne pouvais m'empêcher d'y voir aussi un incroyable gaspillage. Pendant des centaines d'années, les habitants de la région furent siphonnés de leurs avoirs pour enrichir le monarque. Mais, est-ce vraiment mieux notre mode de gouvernement où le gaspillage se perd dans l'inefficacité et le corruption. Au moins, les habitants de la région ont maintenant quelque chose à montrer aux touristes.
Après le lunch dans un petit café sur le bord du lac, nous sommes remontés dans l'autobus pour se diriger vers Rovstok. Cette ville fut dévastée par les bombardements alliés pendant la deuxième guerre mondiale. Regardez cette peinture, produite en 1946, qui montre à quel point il ne restait rien de la ville:
La grande église dans le centre est la seule chose qui a survécu intacte, comme c'est souvent le cas avec les églises. On croirait presque la main de Dieu s'est posée sur son église et l'a protégé de la cruauté de l'homme. C'est cette église qui était l'objectif de notre visite.
Une autre belle église aux murs blancs, aux fenêtres lumineuses et à l'allure impressionnante. Deux éléments tout à fait uniques. D'abord, l'incroyable orgue qui occupe toute la hauteur d'une des niches de l'église. La structure de 5700 tuyaux coupe le souffle, tout simplement. Au centre en bas, vous voyez un balcon où les dignitaires siègeaient les longues messes de plusieurs heures. De chaque côté, vous voyez des sections vitrées. Il s'agit des salles de jeux pour les enfants de dignitaires. Ces endroits fermés amusait les enfants et évitaient qu'ils dérangent la cérémonie. En comprenant que ces sections vitres sont des garderies, vous allez apprécier l'ampleur de l'orgue.
La deuxième merveille de cette église est son horloge astronomique, cachée derrière l'autel. L'horloge, datant de 1472 donne l'heure, le jour de la semaine, le jour lunaire, la date de Pâques, le nombre d'heures d'ensoleillement. On pouvait même savoir quelle était la dernière année qui avait un calendrier identique (pour 2014, c'était 1995). C'est une merveille technologique et un incroyable accomplissement humain. Aucun ordinateur impliqué, il s'agit de calculs humains peints sur le cadrant. Imaginez le mécanisme en arrière pour faire fonctionner cette horloge. Maintenant, rappellez-vous qu'il date de 1472.
Le cadrant présent se termine en 2017. Le prochain est déjà prêt, caché dans une niche de l'église (nous l'avons vu). Il sera installé en 2017 lors d'une grande cérénomie. Il sera bon jusqu'en 2267. Ça laisse humble, disons.
On se revoit demain, après Tallin en Estonie!
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