Notre deuxième journée nous a accueilli avec un frisquet 10 degrés C à Rivière-du-Loup. Disons que ça faisait changement des journées de canicules dont nous étions habitués.
Notre grosse activité aujourd’hui devra en fait attendre à la tombé du jour. Un raconteur de légende sur la plage de Carleton. Fébriles à l’idée, on se lance donc vers notre 400+ km à faire avec, naturellement, les arrêts planifiés de notre guide Catherine.
Notre premier arrêt est le phare de Isle Verte (que notre guide Catherine prononce “fôr”, ce qui a créé une confusion car je pensais visiter un fort). On entre l’adresse dans le GPS. Il cherche et il cherche. “Impossible de trouve un chemin”. Pensant une panne de réseau, je réessaye. Même chose.
Catherine, pensant que son père est un vieil invalide qui ne connaît rien à l’électronique dit : “Ben voyons donc, je vais essayer sur mon cell”. Ah ben, “Impossible de trouver un chemin”.
On entre donc simplement “Isle Verte” pour arriver à la ville, puis on trouvera à partir de là. Le GPS nous donne finement un trajet et on on part.
Arriver à la sortie, je “dézoom” la carte du GPS et je comprend alors la problématique. Le phare est littéralement sur une île. Notre SUV ne flottant pas, le GPS n’a pas trouvé de chemin. En faisant quelques recherches, on voit qu’il y a un traversier, mais qu’il passe aux 30 minutes. Ça fait un arrêt trop long pour notre horaire du jour. On décide donc de se trouver un nouvel arrêt.
Fromagerie des Basques - 69 rte 132, Trois-Pistoles
On opte alors pour la fromagerie des Basques, à Trois-Pistoles. Il s’agit de l’endroit où l’on fabrique le meilleur fromage en grain (le sqwick sqwick) au Québec (du moins selon les gens de Québec).
Une arôme de pain frais nous enveloppe quand on entre à l’intérieur. Leur petite boutique a des produits fins, une boulangerie artisanale et naturellement une section fromagerie avec leur fameux fromage en grain.
On est sorti avec un gros paquet de fromage et un sac de pains au parmesan (qui n’a pas fait 200km).
Verdict pour le fromage? Il est en effet très bon. Il sqwick plus que des espadrilles neuves sur un sol de gymnase fraîchement lavé. Dommage que leur produits ne se rendent pas à Repentigny.
Ste-Luce-sur-Mer, Québec
Catherine insistait qu’on arrête à Ste-Luce-sur-Mer, un petit village “carte postale” qui se trouve un peu avant Mont-Joli.
Le petit village est blotti dans le creu d'un baie calme et paisible. Les minuscules vagues chatouillait la grande plage à marée basse. De petites maisons colorées cachent des auberges et des cafés. Un peu plus loin, l'église du village est accompagnée d'un petit restaurant type du bord de mer.
En marchant sur la plage, on entend le craquement du tapis de coquillage sous nos pied.
C'est effectivement un superbe exemple que nous n'avons rien à envier aux villages côtiers des américains. L'endroit est propice au repos et au calme.
Après avoir marché jusqu'au bout du quai, nous avons voulu aller prendre un café au seul café ouvert en ce dimanche matin. Il était bondé! C'est le brunch du dimanche et les gens faisait la file.
Nous avons donc été contraints de prendre un café chez Tim Horton à Mont-Joli.
Cantine Lagacé, 18 boul. Perron Est, Matapédia
Pourquoi parler d'une cantine dans le blog? Parce que selon la légende, il s'agit de la meilleure poutine en Gaspésie. On ne pouvait laisser passer une telle affirmation sans aller porter jugement nous même.
On s'arrête donc sur le bord de la route à ce shack à patate sans prétention. Le stationnement déborde d'une douzaines de voitures et de motorisés. Déjà un bon signe.
De la musique country claironne dans des hauts-parleurs sourds et étouffés, interrompue à l'occasion par un "numéro 48" qui appelle le prochain client qui peut ramasser sa commande. Ils ont un système quand même et une telle gastronomie doit se faire attendre un peu.
On se commande 4 poutines : une petite (bravo Rachelle), deux moyennes et une grosse pour papa qui aura eu les yeux plus gros que la panse.
Honnêtement, la grosse poutine devait peser au moins 600g si ce n'est pas plus. Même la petite à Rachelle devait faire 300g. On parle de quelque chose de solide. Je dirais le ratio frites/fromage était proche du 50-50. La sauce était très généreuse. Onctueuse sans être trop épaisse et pas trop salée.
Verdict final: 31/40. Les filles lui ont donné un 8/10 et moi un 7/10. Pour moi, elle était bonne, mais je ne sais pas si elle était "exceptionnelle".
La visite de Carleton
Une fois arrivé à Carleton en fin d'après-midi, on a fait une petite visite rapide de quelques attractions reconnues. On a d'abord visité le phare de Carleton et marché sur les plages qui l'entourent. Un bel endroit qui attire beaucoup de baigneurs (les courageux).
Ensuite, nous sommes allés faire un petit tour au magasin "Chope sur Mer", un marché gourmand avec plusieurs produits et surtout une quantité impressionnante de bières artisanales. Je ne suis pas un expert et les marques m'étaient étrangères, mais la sélection me semblait exceptionnelle.
Puis, on s'est fait un petit happy hour à la Microbrasserie "Le Naufrageur". Leur sélection est très variée et on ne pouvait faire un choix. On a donc opté pour la sélection spécialité. Quatre petits verres de 5 oz pour vous permettre d'essayer un peu tout. On avait la Gose-sur-Mer (un bière à l'eau de mer), la Ploye à trou (une bière au fruits), la Double Blanche et la Stout aux cerises (une noire avec des notes de caramel et de café). Ce fut une expérience surprenante. Je ne sais pas si j'apprécierais ces bières sur le bord de la piscine l'été. Mais en dégustation, c'était amusant.
Le raconteur de Carleton
La tombée du jour arrive vers 19h30 et on se dirige vers le phase de Carleton pour le spectacle La Petite Grève. La formule est simple: un jeune homme qui connait les histoires et légendes du coin, un feu de camp et la mer.
Un petit coin de plage est bordé de billots de bois de mer sec pour créer un petit théâtre improvisé pour 30 à 50 personnes. Les gens arrivent tranquillement, certains avec des chaises pliantes, d'autres avec des couvertures. Les enfants sont nombreux et fébriles (quel enfant n'aime pas une histoire sur le bord d'un feu).
Arrive alors Patrick, notre conteur. Il semble avoir dans la jeune trentaine. Il est vêtu d'un costume d'époque, certainement en ligne avec son personnage.
Sans dire un mot, il dépose son baluchon et défait la petite corde de bois qui avait été déposée plus tôt. Il sort de son baluchon quelques étranges instruments de bois et du foin sec. On le regarde préparer la scène sans vraiment comprendre les étapes. Puis, il prend le grand bout de bois avec la corde et commence son travail de friction. Rapidement, une fumée se dégage. Puis, des petite braises rouges. il souffle doucement et ça s'enflamme. Il place la boule de foin en feu sous sa petite montage de bois et le feu s'embrase. II allume ensuite sa lampe à l'huile, qu'il pose sur son trépied. On est prêt.
Il se présente: un gars de Québec qui était dans la finance. Après quelques années à travailler pour cumuler plus d'argent pour avoir la grosse retraite, il a réalisé qu'il perdait sa vie. En visite à Carleton, il a décidé de faire un changement drastique. Il a donc commencé cette nouvelle carrière de conteur.
Il demande alors si quelqu'un connait l'histoire du gars qui traverse au vers le Nouveau-Brunswick. Quelqu'un lève la main. Il ne veut pas conter une histoire que quelqu'un connait. Il demande "Quelqu'un connait l'histoire du Mont St-Joseph?". Aucune main ne se lève. On est parti.
Il se lance alors dans une histoire complexe, où les sous-histoires s'imbriquent les unes dans les autres. Des histoires que l'on rit à chaude larmes. Il commence avec son aventure sur le dessus du Mont St-Joseph (tout près de Carleton) sur la terre de son oncle où il voulait apprendre la survie en montage. Il parle des stratégies des mouches et moustiques pour attraper les humains, des plantes comestibles (qui ne le sont pas vraiment finalement), de son overdose de benadryl. Puis, d'un vieil homme qui apparaît à son chevet (pendant son overdose) pour lui offrir des contes et légendes. De l'histoires de deux petits gars de 11 ans qui voulaient faire un feu et qui devaient voler une corde de bois du vieil homme au bout du rang, mais ce dernier gardait son bois avec son fusil. De comment cet homme avait obtenu ce bois, ce qui a mené vers une histoire assez hilarante des mouches à chevreuil (qui coupent les chevreuils en 4 morceaux pour mieux les manger), puis de retour au 2 jeunes. Ils font leur feu, mais il est tellement gros qu'il menace le village et la mort arrive. Le village trouve moyen d'emprisonner la mort et devenir immortels en autant qu'ils maintiennent le feu des jeunes. Le feu brûle donc pendant 150 ans et éventuellement le village décide que vivre sans la mort n'est pas normal. Ils libèrent la mort et celle-ci emporte plusieurs personnes du village. Ils enterrent les morts dans l'amas de centre du feu de 150 ans, ce qui devient alors le Mont St-Joseph aujourd'hui,
Naturellement, on histoire est beaucoup plus complexe et détaillée. On reste cependant accrochés à chacun de ses mots. Même les jeunes enfants, plusieurs de moins de 6 ans, restent silencieux et écoutent ses histoires. Un moment magique.
En plus, il ne demande que 5$ par personne pour écouter ses contes. Personnellement, je vous dirais que vous ne pouvez pas aller en Gaspésie sans prendre un soir pour aller écouter Patrick et ses légendes. Vous me direz quelle a été votre légende lors de votre visite!
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