Pour cette dixième journée, l'activité principale était une aventure que nous avions bien hâte de faire: visiter les poissons en sous-marin. La compagnie Atlantis Adventure offre à plusieurs endroits dans les pays chaud des tours de sous-marin, mais ils ont une présence plus importante à Hawaii. À Wakiki, ils ont deux sous-marins, un de 48 passagers et un plus gros de 64 passagers. Nous avons opté pour le premier car nous voulions faire l'activité le matin et la version "premium" de 64 passagers le matin offre la naration seulement en japonais. Comme nous avions notre quota de japonais pour la semaine, le 48 passagers en anglais semblais une meilleure idée.
On a eu deux aventurières qui ont préféré passer cette expérience. Nathalie et Chantal trouvait que s'entasser dans un tube de métal sous des tonnes d'eau n'était pas une idée extraordinaire. Nous étions donc quatre pour aller faire ce que ma mère appellait "du snorkeling sans se mouiller la tête".
L'aventure débute au quai du Hilton, à la pointe ouest de Wakiki. Nous embarquons sur un navire pour une vingtaine de minutes afin de se rendre au sous-marin en haute mer. Une fois de plus, en arrivant près de notre destination, quelques baleines ont décidé de venir nous taquiner en se roulant sur elles-même et donnant des coup de nageoires. Le bateau au donc bifurqué de sa route pour aller voir le spectacle, sous les chœurs synchronisés de "oooh" et de "aahh" de la manne de japonais avec nous.
Après quelques minutes, les baleines montent la queue et plongent dans les profondeurs du Pacifique. Le navire fait donc un 180 et va s'amarrer au sous-marin "premium", notre premier arrêt. Le troupeau de japonais descendent au pont inférieur avec leur carte d'embarquement jaune et nous regardons d'en haut le transfert du bateau au sous-marin.
Collé ainsi, on voit que même la version 64 passagers du sous-marin est très petite. Il est évident qu'il ne s'agit pas du Natuilus, avec ses cuisines et ses salons. Par contre sa forme blanche et élancée lui donne un air digne, moderne et surtout, sécuritaire.
Source Photo: Atlantis Submarines
L'embarquement se fait rapidement et le navire se retourne pour aller s'amarrer au deuxième sous-marin juste à côté.
Ils divisent les passagers en deux, un groupe entre par l'écoutille avant et l'autre celle à l'arrière. Après notre visite du Missouri à Pearl Harbor, nous étions maintenant des experts pour descendre des échelles marines (elles ressemblent à des escaliers, mais qu'on doit descendre face aux marches en se tenant après la rampe).
Une fois la l'intérieur, on se retrouve déjà dans une atmosphère tamisée de bleue et une petite musique de Spa nous offre une ambiançe détendue. La cabine est ce qu'il y a de plus simple : deux rangée de bancs, faces aux 26 hublots.
Source Photo: Atlantis Submarines
Nous nous entassons tous sur les bancs, l'équipage ferme les écoutilles et le capitane remplit ses ballasts. Comme une pierre, le sous-marin s'enfonce dans l'eau. Un indicateur à l'avant montre la profondeur: dix pieds, vingt pieds, trente pieds.
Un banc de maquereaux vient à nos côtés nous accompagner, leurs petites queues oscillent à plein capacité, peinant à suivre la vitesse du sous-marin. Leur corps argenté est en parfait contraste avec la toile de fond turquoise à l'arrière.
Puis, le sous-marin s'arrête et commence à basculer vers l'avant, l'arrière, les côtés. La narratrice à l'avant nous informe que le capitaine doit balancer le poids avant de commencer. C'est vraiment étrange de sentir la gravité se déplacer, mais le décor à l'extérieur être exactement le même.
Après la manœuvre, on reprend le chemin et la profondeur augmente: 80 pieds, 90 pieds et finalement 100 pieds,
A cette profondeur, la majorité des couleurs disparaissent complètement. Par exemple, tout ce qui est rouge devient brun, mauve. La seule couleur qui reste vraiment vivante, c'est le bleu. L'impression d'être pénétrer dans un monde étranger vient vraiment nous chercher. Ce que voit, ce que l'on entend, nos repères et même ce que l'on ressent est complètement différent.
Le premier constat est que l'océan est un endroit morne et désert lorsqu'on quitte la côte et les rayons du soleil. La vue est majoritairement de grandes étendues de dunes de sables blanc (avec une teinte de bleu à cette profondeur) et quelques plantes de fond qui jonchent ici et là le sol.
Notre premier arrêt est l'épave d'une avion. Dans le fond marin, cette épave s'est transformé en refuge pour des dizaines d'espèces de poissons. Il est déconcertant de voir ce intru dans sur cette grande plaine de sable. C'est un peu comme voir une personne avec un téléphone cellulaire passer devant la caméra d'un film sur l'époque romaine. L'avion semble hors contexte,
Néanmoins, les poissons ne semblent pas lui en tenir rigueur. L'endroit déborde de vie.
Les photos étaient difficiles à prendre sous l'eau. Les appareils avec les fichus focus automatiques tentaient toujours de faire le focus sur le hublot plutôt que sur le fond marin. Résultat: c'est toujours un peu embrouillé. Mes meilleures photos étaient avec mon BlackBerry.
Après avoir passer à bâbord et à tribord de l'avion, on se dirige vers l'épave d'un vieux bateau de ravitaillement militaire. La compagnie a acheté ce navire de la marine américaine pour la somme de 30 000 dollars et l'a coulé pour ainsi le transformer en récif artificiel. Voir la proue du navire apparaître soudainement comme à travers un brouillard azur laisse l'étrange impression dans notre tripes de rencontrer un vaisseau fantôme.
Le navire est massif et lui aussi débordant de vie. Plusieurs poissons sont sortis de leur cachette pour venir nous voir passer, comme les habitants des villages d'autrefois qui venaient voir le train traverser la ville. Quelques-uns avaient un mine perplexe, se demandant probablement quel étrange poisson nous étions.
Puis, juste comme nous étions pour dire au revoir au navire militaire, une tortue de mer passe directement sous le sous-marin et devant notre hublot. Nous avons laissé échapper des "oooh" de qualité japonaise et nous l'avons regardé aller se cacher dans l'épave du bateau.
J'ai pris ce cliché sur le tard, mais on y voit très bien la dame tortue au loin:
Finalement, après 45 minutes, c'était déjà la fin. Nous sommes retournés à la surface avec un souvenir inoubliable et l'impression d'avoir vraiment vu Hawaii sous toutes ses aspects.
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